Le syndrome du sauveur est un trouble psychologique qu’on peut retrouver dans les relations interpersonnelles et qui finit, généralement, par les impacter négativement. Il s’installe donc entre deux individus : le sauveur et le sauvé.
S’il est vrai que le comportement du sauveur est habituellement bien accueilli au début, le sauvé finit, à la longue, par s’en lasser ; ce qui déclenche les problèmes entre les deux.
En effet, il est très facile de confondre le syndrome du sauveur et l’altruisme, surtout lors des prémices de la relation. Du coup, les personnes en position de ‘’sauvé’’ ne se méfient pas et l’accueillent à bras ouverts.
Dans cet article, il sera donc question de démêler tout ça. Comment réussir à distinguer ces deux concepts ? Comment savoir si vous faites preuve du syndrome du sauveur dans vos relations avec vos proches ou dans votre couple ?
Continuez donc votre lecture pour avoir les réponses à ces questions !
Syndrome du sauveur et altruisme : sachez faire la différence
Le syndrome du sauveur, ce n’est pas de l’altruisme. Non, pas du tout !!!
Le syndrome du sauveur est un trouble psychologique, mais qui n’est pas encore recensé dans le manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux (DSM).
Encore qualifié de ‘’codépendance’’, il se manifeste par un besoin permanent de porter assistance à autrui dans le but de recevoir de la gratitude et de la reconnaissance.
La personne, qui en souffre, se caractérise par un gros manque de confiance en elle-même et par une forte empathie envers autrui.
Du coup, guidée par cette empathie et dans le souci de vouloir combler ce manque de confiance en soi, elle se plie en quatre pour aider toute personne qu’elle estime dans le besoin, sans même qu’on la sollicite.
Son sens du sacrifice est si développé qu’elle en oublie ses propres besoins et son propre bien-être. Tout ce qui l’intéresse, c’est la gratitude et la reconnaissance qu’elle recevra en contrepartie de son aide. Car cela va booster sa confiance en soi et satisfaire son égo.
Quand on parle d’altruisme par contre, on fait référence au fait de porter assistance à une personne qui l’a demandée implicitement ou explicitement ; et surtout, on le fait sans rien attendre en retour.
La personne altruiste est, elle aussi, en mesure de faire preuve d’empathie à l’égard d’autrui. C’est d’ailleurs le seul véritable point commun entre ces deux types de personnalité.
Cependant, l’altruiste aide de façon désintéressée. Elle n’attend ni gratitude, ni reconnaissance en retour. Elle ne se met pas en avant, et se contente juste d’apporter son aide.
Alors que la personne victime du syndrome du saveur, quant à elle, a besoin que ses actions soient remarquées, reconnues et appréciées à leur juste valeur.
Maintenant que ce point est clarifié, passons au suivant : découvrons ensemble comment se présentent les traits de personnalité d’une personne atteinte du syndrome du sauveur.
Syndrome du sauveur : comment savoir si vous êtes concernée ?
Un simple travail d’introspection devrait vous permettre de savoir si vous êtes atteinte ou pas du syndrome du sauveur. Le plus important sera alors de vous efforcer d’être aussi honnête que possible avec vous-même. À travers les trois pistes suivantes, vous parviendrez certainement à savoir ce qu’il en est :
La question de votre confiance en vous
D’abord, est-ce que vous manquez d’estime ou de confiance en vous ? Certes, il n’est pas toujours aisé de répondre objectivement à ce genre de questions, mais souvenez-vous de ce qui a été dit plus haut.
La personne atteinte du syndrome du sauveur manque effectivement de confiance en elle. Manque de confiance qu’elle cherche à combler à travers le regard et la reconnaissance des autres !!!
Alors, est-ce que l’image que vous avez de vous-même sur ce plan est tributaire du regard que les personnes que vous aidez vous renvoient ?
Est-ce que votre niveau de confiance et d’estime de vous-même varie en fonction de l’aide que vous apportez aux autres et/ou de leur gratitude/reconnaissance à votre égard ?
Tâchez de répondre aussi honnêtement que possible à ces questions, et vous commencerez déjà par avoir une idée de votre statut par rapport à ce trouble.
Ne vous contentez pas seulement de faire un feed-back sur vos actions passées. Commencez également par suivre et analyser votre comportement et vos prises de décisions futures.
Le besoin de contrôle psychologique sur autrui
Ressentez-vous le besoin de maintenir votre entourage sous votre contrôle ? Avez-vous besoin de sentir que les gens dépendent de vous ? Y prenez-vous une quelconque forme de plaisir ?
La personne qui souffre du syndrome du sauveur comble ses faiblesses, trouve son bien-être à travers l’aide qu’elle apporte à autrui et la reconnaissance qui s’en suit.
Du coup, lorsqu’elle se retrouve face à un individu qui a besoin d’elle, de son aide, de son assistance, c’est un peu comme atteindre le nirvana.
En effet, les sauveurs ont tendance à s’orienter vers les personnes fragiles, vulnérables (toxicos, personnes dépressives, suicidaires, etc.). Le fait d’avoir constamment ce type de personnes à leurs côtés leur permet de pouvoir satisfaire ce besoin de porter assistance à autrui.
Dans le même temps, ce besoin peut pousser le sauveur à adopter un comportement toxique lorsque les gens n’accueillent pas favorablement son assistance. Il va alors essayer, par tous les moyens, de les convaincre qu’ils ont besoin de lui.
Il peut donc se mettre en colère ou user de la manipulation pour parvenir à ses fins et garder les gens sous son emprise psychologique. Il va tout mettre en œuvre pour se montrer supérieur, montrer qu’il est ou qu’il a la solution à tous les problèmes, et contrôler les autres.
Alors, comment vous sentez-vous face à une personne fragile, une personne qui a besoin d’aide, mais qui ne la requiert pas forcément de vous ?
Êtes-vous du genre à convaincre autrui que vous êtes la personne qu’il lui faut, qu’il a besoin de vous ? Avez-vous du mal à accepter qu’on décline l’assistance que vous proposez ?
Une somme de questions à laquelle vous devez également répondre aussi honnêtement que possible pour avancer dans votre auto-diagnostic !
L’insécurité émotionnelle et le syndrome du sauveur
Le dernier point sur lequel vous devez mener la réflexion quant à votre statut en ce qui concerne le syndrome du sauveur est votre situation émotionnelle.
Vous sentez-vous émotionnellement stable ou êtes-vous dans un état d’insécurité émotionnelle? Êtes-vous régulièrement tourmentée par l’idée de ne plus avoir l’amour ou l’estime de votre entourage ?
Souvenez-vous que le besoin de porter assistance à autrui du sauveur peut être tellement fort qu’il peut en oublier son propre bien-être et se sacrifier pour l’autre. Faites donc une analyse des relations que vous entretenez avec vos proches.
- Sont-elles stables, équilibrées ?
- Reposent-elles sur le principe de réciprocité ?
- Ou alors, êtes-vous celle qui donne toujours plus de sa personne ?
- Êtes-vous celle qui s’investit le plus, même quand les autres ne le demandent pas ?
- Ressentez-vous un profond mal-être quand vos proches s’en sortent sans avoir besoin de vous ?
Ce sont là les différentes pistes, les différentes questions qui vous permettront de savoir si vous êtes atteinte ou pas du syndrome du sauveur. Et le plus dur sera, comme cela a déjà été dit, de parvenir à vous montrer honnête avec vous-même.
Toutefois, si vous avez toujours des doutes après avoir fait ce travail d’introspection, vous pouvez me contacter pour être fixée là-dessus.
Syndrome du sauveur en amour : comment le reconnaître ?
Eh oui ! Il peut arriver que le syndrome du sauveur s’invite dans une relation de couple. Et dans une telle situation, la personne qui en souffre se dévoue entièrement au bien-être de son partenaire, et ce, en tout temps !!!
Toute l’existence du sauveur tourne autour de l’autre. Il est constamment volontaire pour régler tous les petits problèmes effectifs ou éventuels de son partenaire :
- défis professionnels ;
- problèmes familiaux ;
- soucis financiers ;
- problèmes d’états d’âme ou émotionnels ;
- soucis de santé ;
- etc.
Bref, peu importe la situation, le sauveur est toujours présent et prêt à aider, sans même que son partenaire l’ait sollicité.
Bien entendu, l’assistance, qu’il apporte, est démesurée. Il est prêt à oublier ses propres besoins et à se sacrifier. Tout ce qu’il recherche en retour, c’est la gratitude et la reconnaissance de son ou sa partenaire.
Notez qu’on distingue 2 profils de personnes atteintes de ce trouble en amour :
1 Le premier profil du sauveur en amour
Il s’agit du sauveur qui se montre particulièrement empathique. Le bien-être de son partenaire occupe constamment son esprit. Il/elle anticipe le moindre problème que ce dernier/cette dernière pourrait rencontrer dans la vie et lui apporte la solution avant sa survenue et sans avoir été sollicité(e).
Il/elle s’attend alors à ce que son geste soit accueilli avec joie et émerveillement, tel un cadeau ou une bonne surprise. Dans le cas contraire, rien ne va plus et c’est la crise.
2 Le syndrome du sauveur en amour : le second profil
Le second profil est celui du sauveur qui est guidé par le besoin de garder une emprise sur son partenaire. Ce type de personnes recherche et se met en couple avec des gens qui traversent une période difficile de leur vie.
Il/elle se retrouve alors dans son élément avec une personne fragile à portée de main qui dépend quasiment de lui et de son assistance.
Les choses se gâtent lorsque le sauvé finit par reprendre du poil de la bête, et reprend le contrôle de sa vie. Son/sa partenaire, atteint du syndrome du sauveur, commence alors par se rendre compte qu’il/elle n’est plus maître de la situation.
Il/elle commence par sentir que sa position dans le couple se fragilise de jour en jour. C’est alors qu’il/elle peut commencer par adopter un comportement toxique et dégradant à l’égard de sa victime.
Rien de ce que cette dernière fait n’est bien. Au contraire, elle ne reçoit que des remarques désobligeantes et avilissantes, le but étant de la fragiliser à nouveau et de reprendre le contrôle.
Somme toute, c’est ainsi que se manifeste le syndrome du sauveur dans un couple. Alors, qu’en pensez-vous ? Vous reconnaissez-vous dans tout ça ? Ou alors, est-ce votre partenaire qui s’en rapproche le plus ?
Quoi qu’il en soit, vous avez maintenant les notions nécessaires pour savoir si vous êtes atteinte du syndrome du sauveur ou pour l’identifier chez autrui.
Si tel est le cas, et que vous désirez vous en sortir, commencez déjà par lire l’article Se libérer du syndrome du sauveur : découvrez ces 3 conseils efficaces. Vous en apprendrez suffisamment pour entamer votre processus de guérison.
Mais le meilleur cadeau que vous vous feriez à vous-même serait de prendre rendez-vous avec une spécialiste car votre mal sera alors traité en profondeur et de façon spécifique.
Par ailleurs, si après la lecture de cet article, des interrogations ou des préoccupations subsistent à votre niveau en ce qui concerne le syndrome du sauveur, veuillez les poser dans la zone réservée ci-dessous à cet effet !
Et si cet article vous a été utile, merci de le partager avec vos proches qui en ont besoin. Elles vous en sauront gré. 😊